Information : Simon Fauteux

Montréal, septembre 2024 – À flanc d’un volcan en éruption, au milieu des fleurs qui semblent éclore dans le chaos, un cercueil ouvert dont émerge une Ève à la peau nouvelle. Vaisseau de vie et de mort au cœur des météores, fleuves de feu, matière magmatique aussi destructrice que fertile… Il y a tout cela dans c’est demain que je meurs, le premier album de l’autrice-compositrice suisse à paraître le 18 octobre.

La conscience aiguë de la fragilité du présent, les strates sédimentaires des douleurs et lueurs passées, l’espoir d’un après plus vert, plus tendre. Dans les chansons de Cyrielle Formaz, les émotions sont toujours contrastées et ancrées dans le cœur insondable des choses. Sous la surface mélancolique de « sous la nef » luit l’espoir. Sur les teintes acidulées et douces de « Ève V. »  planent les ombres d’une destinée en lambeaux. Dans le chaloupé de « tomber de haut », c’est une révolution intime qui tournoie alors qu’avec « près du littoral », Meimuna entretient la flamme face aux vents froids.

Après cinq EP très remarqués en Europe, ce premier LP – coréalisé par Meimuna et la compositrice de musique de films Ella van der Woude, mixé par Randall Dunn (Björk, Sunn O)))) et masterisé par Heba Kadry (Sufjan Stevens, Slowdive) – est un magnifique paradoxe. À la fois limpide à l’écoute et pourtant constellé de détails et trésors qui se méritent, l’album marque un tournant fluide dans l’écriture de Meimuna.

Là où les mots se drapaient dans une pudeur métaphorique, ils se font ici directs, sans fard, sans rien perdre, pourtant, de leur puissance poétique. Là où le mystère du reverb enrobait les mélodies, celles-ci se font proches, percutantes, appuyées par une section rythmique qui charpente les structures.

De beaux paradoxes, encore: légèreté pop et profondeur du sens, à contre-courant des immédiatetés digitales et terriblement moderne, c’est demain que je meurs est le manifeste lucide d’une artiste qui contemple un monde à bout de souffle et y trouve malgré tout la force d’y planter de la beauté, de la lumière et de la douceur.

Fondé en 2016, Meimuna s’est imposée comme l’un des projets musicaux les plus précieux de la scène suisse et européenne. Se jouant des frontières musicales comme linguistiques, elle arpente avec grâce cette terre d’expression délicate et fragile, aux confins de la folk anglo-saxonne et de la poésie francophone, que peu savent ensemencer.

TRACKLISTING
sous la nef
arracher les ombres
tomber de haut
près du littoral
Eve V. (battre des records)
entre les pierres
lullaby for a satellite
j’irai courir
fureurs secrètes
c’est demain que je meurs

Crédits
Paroles/musique : Cyrielle Formaz / Meimuna
Réalisation : Meimuna & Ella van der Woude
Mix : Randall Dunn
Mastering : Heba Kadry

Source : Radicalis Music