Information : Simon Fauteux
L’album SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTe est disponible sur toutes les plateformes
EN SPECTACLE
03/07 – Montréal – Gésu (Festival International de Jazz)
Montréal, juin 2024 – Montréalais d’origine haïtienne, le souffleur et multi-instrumentiste d’exception Jowee Omicil fera une trop rare visite dans sa ville natale le 3 juillet dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. Il y présentera pour l’occasion l’essentiel de son acclamé nouvel album Spiritual Healing : BWA Kayiman Freedom Suite, lancé en décembre dernier. Billets ICI
Sur scène
Jowee Omicil: sax, clarinette, pocket trumpet, cornet, flute piccolo, voix
Jonathan Jurion: claviers/piano
Jendah Manga: basse
Yoann Danier: batterie
Franck Mantegari: batterie
Invités: Harold Faustin & Ronny Desinor
On a toujours pensé à Jowee Omicil comme un avatar, une réplique de fin de siècle, hip-hop, du dieu Legba. la barbichette de vieillard juvénile, les mauvais tours du saint patron des carrefours, dont la sagesse a le goût sucré du canular. En fait, il est peut-être davantage un retour de flamme d’Agaou, esprit des vents, de l’orage et du tonnerre, qu’on ne voit jamais sans sa canne en jonc.
La cérémonie du Bois-Caïman du 14 août 1791 est le premier grand soulèvement collectif d’Haïti contre l’esclavage. Sur SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTe, Jowee Omicil interprète à sa manière la révolution de ses ancêtres. Il a rassemblé toutes ses chambres à air, soprano, alto, ténor, bois, clarinettes, flûte piccolo, cornet, ce qui souffle, ce qui vente, ce qui gronde. C’est une longue cérémonie d’exorcisme, pour balayer la terre des miasmes.
SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTe est une incantation, une thérapie, il nettoie le monde en puisant dans la mémoire fantasmée de la révolution haïtienne. Ce disque est au croisement de la médecine et de l’histoire racontée aux enfants, c’est une berceuse et un appel à l’insurrection.
Pour cette longue improvisation, découpées en 21 séquences qui sont autant de rites, Jowee Omicil a levé une petite armée de créoles par héritage et de créoles par vocation. Les claviers de Randy Kerber et Jonathan Jurion ; les percussions d’Arnaud Dolmen et Yoann Danier ; la basse de Jendah Manga. Ils n’ont peur de rien ensemble, ni des profondeurs ni de la beauté, ils traquent des animaux mythologiques, exhument des continents engloutis, ils exigent du son ce que les yeux ne peuvent voir. Et de cette entreprise mystique, dont tous les secrets restent intacts, il demeure une expérience inouïe de liberté. Une cérémonie d’une heure d’improvisation non-stop, une cérémonie sacrée de guérison à des fins de méditation.
Pour ce gamin de Montréal, fils de pasteur haïtien qui a chanté Jésus sur tous les tons, ensuite Michael Jackson et ensuite 2Pac, qui a appris le jazz auprès de celui qui l’a déconstruit (Ornette Coleman, autre maître du vent, dans son loft de Manhattan), la cérémonie a forcément le goût du free. Il existe des Freedom Suites, de Sonny Rollins, de Max Roach, d’autres ; des musiques–prières, des musiques capables de briser les chaînes dans la tête avant de les entamer sur les poignets, des musiques de pouvoir noir et de magie blanche. Des musiques qui ne distinguent pas la bataille et la consolation.
Artiste unique, Jowee Omicil a travaillé avec des artistes tels que Roy Hargrove, Pharoah Sanders, Tony Allen, Kenny Garrett, Jacob Desvarieux, Glen Ballard, Harold Faustin et Michel Martelly. Il était le maître de cérémonie de la célébration du 85ème anniversaire de Quincy Jones au Festival de Montreux. Il a également joué dans la série Netflix The Eddy, produite par Damien Chazelle, et le film Le temps d’aimer réalisé par Katell Quillévéré (sélection Festival de Cannes 2023).
Source : Bash! Village Records