Information : Simon Fauteux
Montréal, juin 2023 – La saxophoniste canadienne Christine Jensen fera paraître son nouvel album, Day Moon, le 16 juin via Justin Time Records. La musique est à la fois mélancolique et exubérante, sobre et enjouée. Elle a voulu créer une communauté d’amis proches qui improvisent en formats quartet et duo, comme un rendez-vous. « J’ai été très affectée par la pandémie parce que je me sentais seule, et je ne faisais pas ce que j’étais censée faire. Je me suis donc concentré sur mes saxophones et j’ai appris à présenter mon propre son, ma propre voix solo. C’est un peu comme si je devenais chanteuse » explique Jensen.
Dirigeant son orchestre de chez elle, Jensen a été obligée de se retirer par nécessité dans un espace plus intime. « Je devais me débarrasser de toute l’instrumentation que j’avais toujours en tête », explique-t-elle. « J’ai donc commencé à jouer de la musique une fois par semaine avec mon ami et pianiste de longue date Steve Amirault. Nous avons travaillé ensemble, repoussé certaines limites et ette collaboration m’a permis de me stabiliser ».
Jensen a invité sa section rythmique habituelle – le bassiste Adrian Vedady et le batteur Jim Doxas – à participer à des ateliers dans de petits espaces afin d’apporter de nouvelles couleurs à ses compositions. « Les membres du quartet sont devenus mon refuge et mon sanctuaire. J’ai l’impression que nous nous sommes retrouvés sur un terrain glissant pendant deux cycles de saisons, et le fait de se rencontrer et de développer ce répertoire ensemble, nous a permis de créer une confiance et un soutien au plus haut niveau – non seulement dans la musique, mais aussi dans l’amitié, l’empathie et l’amour, des mots que le confinement tentait sans arrêt de nous enlever ».
La pièce-titre, qui débute l’album, a été composé il y a quelques années, au départ pour son groupe CODE Quartet.
« Au début, il s’agissait d’un simple démo qui a fini par être enregistré en entier », explique Jensen. « À ce moment-là, le morceau commençait à prendre forme, mais je n’ai jamais accroché. Je me suis donc dit qu’il fallait creuser un peu plus dans l’harmonie, en incorporant le piano au lieu de la trompette. Les changements ont conduit à un résultat surprenant ». C’est le morceau parfait pour démarrer l’album, inspiré d’une vision que Jensen a vécue. Elle était dans sa rue, en plein jour, et devant elle se trouvait une lune parfaite, avec le soleil qui brillait jderrière. « C’était si étrange », dit-elle. « C’est ce que l’on ressentait pendant la pandémie : on vivait dans un autre monde. Un autre monde, un monde de science-fiction. C’est un prélude parfait pour la suite de l’album – où notre monde bascule ».
La Suite de quatre pièces Quiescence, a été écrite suite à une demande de la New York Jazz Coalition qui a récolté des fonds pour les compositeurs. Jensen a d’ailleurs présenté quelques compositions, dont « Tolos d’Abril », d’inspiration brésilienne.
Parmi les moments marquants de l’album, on retrouve les pièces en duo avec Amirault, notamment Balcony Rules inspiré de What Is This Called Love ? et le bijou de l’album, la magnifique interprétation de Here’s That Rainy Day de Jimmy Van Heusen.
« C’est l’un de mes morceaux préférés », déclare Jensen. « Steve et moi avons compris l’émotion qu’il faut dégager dans une ballade, ce qui n’est pas souvent le cas à notre époque. Nous nous sommes regardés, nous avons ralenti le tempo et nous avons simplement joué du fond de nos sentiments les plus forts. C’est moi qui m’occupe de la mélodie, et Steve, le tempo. C’est une conversation profonde et une réflexion sur qui nous sommes en tant que musiciens. Nous nous sommes inspirés du style et de l’interprétation très lente de Shirley Horn. »
Christine Jensen- Saxophone alto & soprano saxophone
Steve Amirault- piano
Adrian Vedady- Contrebasse
Jim Doxas – Batterie
Source : Justin Time Records