Information : Simon Fauteux / Patricia Clavel

Montréal, juin 2023Goodbye Karelle, le projet musical mené par l’autrice-compositrice, comédienne et poète Karelle Tremblay, partage aujourd’hui « Sneakers », nouvel extrait de son album Hugh Greene & the Lucies Made Me, écrit et réalisé par Karelle Tremblay et Jean-Phiilippe Levac, qui paraîtra le 15 septembre.

Le vidéoclip lancé simultanément est une réalisation de JP Levac avec Fred Gervais au montage. « Je ne suis pas quelqu’un qui aime sortir, je n’ai jamais été comme ça » explique Karelle à propos du nouvel extrait. « Cette chanson et ce vidéo parlent d’un certain moment de ma vie où j’étais vraiment triste et où j’ai dû sortir et rencontrer de nouvelles personnes, mais j’en étais incapable ».

Si la musique évoque certains tons feutrés de Leonard Cohen ou encore Tom Waits, le projet s’inscrit dans une lignée plus nichée, associée à des artistes contemporains comme Mitski, Snail Mail et Japanese Breakfast.

Le projet thématique Goodbye Karelle annonce par le fait même que l’actrice met en pause sa longue carrière en cinéma et en télévision pour poursuivre son aventure musicale, dans un désir absolu d’expression personnelle. Les conflits de genre, de sexualité et de relations forment un monde unique et profondément expressif pour l’auditeur. Goodbye Karelle émerge en tant que narratrice et protagoniste, une nouvelle voix dans la faune musicale.

« J’arrive au terme, après presque trois ans, de mon premier album en tant qu’autrice-compositrice-interprète. N’ayant aucune formation professionnelle en musique, mais ayant pratiqué cet art depuis mon enfance, j’ai puisé mon inspiration dans les détails les plus simples des aléas du cœur, ainsi que dans les expériences les plus complexes que j’ai vécues tout au long de ma vie de jeune adulte. Je suis dans le milieu du cinéma et de la télévision au Québec et au Canada anglais depuis plus de 10 ans et j’ai déjà une image et un profil. Mais est-ce que ça me représente ? Avec Goodbye Karelle, mon objectif est simple : me révéler sous mon vrai jour » déclare Karelle. 

« Mon identité de genre est complexe. À certains moments, je parle de moi au masculin. Je ne m’identifie pas complètement en tant que femme. Pourtant, du fait de mon métier de comédienne, dans un milieu encore très hétéronormé, je suis toujours étiquetée comme telle. Cela était également dû à un manque de confiance en ma voix. Mais soudainement, la musique m’a permis d’exprimer mon genre à travers le déploiement de ma force créatrice. Cela ne s’est pas fait sans lutte. Quand j’ai commencé à faire de la musique, j’étais incapable de m’entendre sans effets. J’ai essayé de le camoufler du mieux que j’ai pu, ce qui était contraire à ce que je voulais projeter ; quelque chose d’assumé, entre masculin et féminin, une voix rauque et profonde, une voix enfouie qui était encore la mienne. »

J’ai toujours été inspiré par le pouvoir des mots et leur potentiel d’assemblage poétique. J’aime particulièrement écrire des paroles. Alors que mon métier d’actrice m’obligeait à réciter les mots des autres, la musique m’offrait l’opportunité de les écrire, de jouer avec eux. Durant mes années comme comédienne, je me suis trop souvent senti dépossédé de mes propres mots, parfois même obligé de défendre des valeurs qui pouvaient aller à l’encontre des idées qui m’habitaient. Fort de ce musellement, de l’incapacité à m’exprimer pleinement, est né ce besoin de créer ma propre identité artistique. J’avais des pages et des pages de texte dans mon téléphone, que je collectais tous les jours, écrits à tout moment. Ils sont venus former le squelette des compositions à venir.

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