Information : Simon Fauteux
Montréal, août 2021 – La montréalaise Ada Lea (Alexandra Levy de son vrai nom) fera paraître son nouvel album, one hand on the steering wheel the other sewing a garden le 24 septembre via Next Door Records.
Elle partage aujourd’hui l’évocateur et séduisant extrait / vidéo « damn ». Faisant suite à son premier album what we say in private (2019), one hand on the steering wheel the other sewing a garden est d’une part une collection de chansons pop/folk cathartiques et d’autre part un livre d’histoires déchirantes et une rétrospective de la vie urbaine. L’album se déroule à Montréal, à la fois le lieu et le personnage de nombre de ces chansons qui existent comme un point sur une carte d’histoire personnelle de la ville où Levy a grandi.
Levy a écrit et fait les démos de ce lot de chansons durant une résidence d’artiste à Banff en Alberta. Elle s’est ensuite rendue à Los Angeles pour enregistrer avec le réalisateur/ingénieur Marshall Vore (Phoebe Bridgers) avec qui elle avait travaillé sur le EP woman, here en 2020. Après une longue marche jusqu’au studio chaque matin, Levy a passé ses journées à plonger dans les arrangements, laissant tout se mettre en place de manière ludique avec une confiance totale en ses collaborateurs. Elle note que « l’expertise et l’expérience de Marshall en matière de batterie et d’écriture de chansons étaient le mélange parfait pour ce dont les chansons avaient besoin. Il a su me soutenir dans un sens harmonique, lyrique et rythmique ». Parmi les autres collaborateurs qui ont laissé une empreinte notable sur le paysage sonore, citons le batteur Tasy Hudson, le guitariste Harrison Whitford (du groupe de Phoebe Bridgers) et l’ingénieur du son Burke Reid (Courtney Barnett). De nombreuses chansons sont un mélange de pistes de studio et d’éléments des démos précédemment enregistrés.
Les sons qui en résultent vont de la beauté soft-rock classique à des passages folk plus intimistes et à de l’art-pop nocturne. Les textures sont souvent surprenantes en raison du collage de sons lo-fi et hi-fi qui décorent l’album avec goût sans jamais assombrir le cœur des chansons. Inspirées d’expériences personnelles, de rêves quotidiens et des romans napolitains d’Elena Ferrante, les paroles centrent la narration à plus grande échelle. L’expérience et les émotions d’une année sont communiquées à travers les vignettes de la vie urbaine d’Alexandra. Sa prose est centrée aux alentours de la rue St Denis à Montréal, dessinant des souvenirs d’endroits comme Fameux, La Rockette et le Quai des Brumes. Elle a réussi à créer un « équilibre annuel » en divisant l’album de manière égale en quatre saisons.
Comme chanson d’hiver, la chanson d’ouverture « damn » lance le récit, relatant les événements d’une fête du Nouvel An maudite. La chanson semble intemporelle avec un groove AM Gold. Le clip, réalisé par Monse Muro présente une chorégraphie d’Axelle « Ebony » Munezero et Brittney Canda dans laquelle certains mouvements sont allongés et fluides, tandis que d’autres sont erratiques et brusques.
Doit-on considérer ces chansons comme de la fiction ou des souvenirs, la question reste entière. « Pourquoi est-ce que j’essaierais d’écrire une histoire qui n’est pas la mienne ? A quoi cela servirait-il ? » dit Lévy. D’un autre côté, elle note les manières dont le langage échoue à décrire la réalité et à quel point cela rend difficile de raconter une histoire réellement vraie. Le détournement poétique du mot « sewing » dans le titre de l’album sert de clin d’œil aux limites des mots. Que signifie coudre le jardin ? Et comment pouvons-nous apprécier ses fleurs soigneusement tricotées alors que le rétroviseur est rempli d’émanations de voiture ?
Source: Next Door Records